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A Champigny, 658 paires de baskets contre les violences faites aux femmes par La Mirabal - 27-11-2017

La Mirabal, le texte de sa publication du 27-11-2017 10:46:44 :
A Champigny, 658 paires de baskets contre les violences faites aux femmes : http://www.leparisien.fr/champigny-sur-marne-94500/a-champigny-658-paires-de-baskets-contre-les-violences-faites-aux-femmes-26-11-2017-7416552.php

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« Le mardi 28 novembre prochain, France 2 diffu­sera Exci­sion, le plai­sir inter­dit réalisé et écrit par Natha­lie Amsel­lem et Mireille Darc, décé­dée en août dernier. Un docu­men­taire dans lequel l’ac­trice part à la rencontre des femmes qui ont subi une exci­sion du clito­ris, consi­déré par certains comme une excrois­sance inutile. »

Le 19-11-2017 :
Quelqu’une m’a donné la parole
Léa – Groupe de parole CFCV 2007 – 2008

Je ne me souviens plus du jour de la semaine où j’ai décidé de téléphoner. Peut-être un lundi, pour bien démarrer. Je me souviens par contre de ma position bancale sur la chaise quand j’ai fait le numéro. Je me rappelle aussi que j’avais peur, mais une bonne peur, celle qu’on ressent qu’en on est sur le point de faire quelque chose d’important, de franchir un cap dans sa vie. En décidant d’appeler le Collectif et de parler pour la première fois à quelqu’un d’anonyme, je savais que quelque chose allait changer, que ce serait un tournant décisif.

Au départ, certainement pour me cacher encore un peu, pour ne pas tout dire tout de suite car certains mots m’effrayaient encore, j’avais décidé d’appeler « juste » pour demander des renseignements sur les groupes de parole. J’étais très attirée par l’idée de rencontrer d’autres femmes qui me ressembleraient, qui me comprendraient, mais cette demande de renseignements était aussi un prétexte pour commencer à parler, pour avoir le courage de composer ce numéro.

Après quelques sonneries, une voix de femme répondit, avec une douceur qui m’étonne encore : elle était déjà prête à m’écouter. Je n’ai jamais été très à l’aise avec le téléphone et, un peu crispée, je demandais immédiatement les renseignements que je voulais avoir. Mais l’inconnue du bout du fil voulait savoir « ce qui s’était passé ». J’ai répondu à moitié, surtout impressionnée par le fait de ne pas voir mon interlocutrice. Je l’ai d’abord trouvée insistante dans ses questions, puis je lui expliquai mon « malaise du téléphone » et elle comprit. J’insistai pour parler des groupes, elle prit finalement mes coordonnées afin de pouvoir me contacter quand un nouveau groups se formerait, puis, toujours rassurante, elle me dit que je pouvais maintenant rappeler ce numéro dès que j’en ressentirai le besoin.
Juste après avoir raccroché, j’ai pleuré, de soulagement. Je sentais que l’abcès était crevé et, qu’enfin, mon isolement de plusieurs années était terminé.

Pourtant, quelques heures plus tard, en marchant dans la rue, j’eus pendant quelques instants un sentiment désagréable : j’avais l’impression que les gens autour de moi savaient quelque chose… Comme si, en m’adressant à une anonyme au téléphone, j’avais parlé de moi dans un gros haut-parleur qui aurait diffusé mes mots dans la rue. J’avais également le sentiment très étrange de marcher avec une grosse flèche rouge clignotante au-dessus de la tête, comme celles qui préviennent des travaux sur l’autoroute, et, au-dessus de cette flèche, il y avait une pancarte : « Cette fille a été violée ». Ce sentiment désagréable commença cependant à s’estomper au bout de quelques minutes. Et je dois dire que, parallèlement à ce malaise, je sentais qu’une victoire avait eu lieu : pour la première fois, le mot « violée » était lâché, du moins dans mon esprit. J’étais en train de prendre conscience.

Après plusieurs mois, comme promis, le Collectif me rappela, et je me rendis d’abord, assez impressionnée mais heureuse, aux premiers rendez-vous individuels de prise de contact. Tout de suite, encouragée par la présence et la grande attention des femmes qui m’accueillaient, je racontai toute mon histoire, et, je vis que je n’exagérais pas, qu’on me prenait très au sérieux et qu’on réagissait comme je n’avais vu personne réagir auparavant. C’était très fort, parfois violent, mais vraiment rassurant. Je parlais aussi de l’histoire de la flèche lumineuse et une des encadrantes me répondit que, ici, si chacune avait sa flèche, toute la façade de l’immeuble serait pleine de lumières rouges. Dans les rires que nous avons partagés à ce moment-là, mon malaise disparut tout à fait.

Les réunions du groupe commencèrent, comblant une à une toute mes attentes. Non, je n’étais pas la seule. Et tout le monde ici me croyait et m’écoutait. Nous pouvions parler ouvertement de ce que nous avions subi sans effrayer ou mettre qui que ce soit mal à l’aise. Nous n’étions plus des bêtes curieuses. Nous pouvions compter les unes sur les autres et vider nos sacs sans criante d’être jugées. Et nous étions plusieurs, nous pouvions enfin rassembler nos forces.

Quelques mois après le début des réunions, un autre événement eut lieu, dont je n’aurais pu imaginer l’influence dans mon parcours : la manifestation annuelle contre les violences faites aux femmes.

Je n’avais jamais manifesté auparavant et là j’avais très envie de faire partie du cortège. Dans mon manteau noir pas très épais pour ce début d’hiver, je retrouvais les femmes du Collectif, dont les encadrantes du groupe, que j’embrassai pour la première fois. Maintenant, j’étais avec elles dans la rue et nous nous ressemblions toutes, les fonctions disparaissaient. La perspective de devenir à mon tour active pour cette cause me remplissait d’énergie. Elles me proposèrent de porter moi aussi une pancarte, j’acceptai et me mis à avancer à leurs côtés en découvrant les slogans.

Quelques centaines de mètres plus loin, alors que je venais de faire la connaissance d’une jeune juriste de mon âge s’occupant, dans une autre association, de femmes battues, une journaliste de France Info s’approcha de moi avec son micro. D’abord surprise qu’elle décide de s’adresser à moi plutôt qu’à une membre d’association par exemple, j’oubliai d’avoir peur et c’est, avec un élan qui me surprit moi-même que j’acceptai de répondre à ses questions.

Pas de haut-parleur imaginaire, cette fois, qui diffuserait mes paroles dans la rue sans que je l’aie voulu. Là je voulais parler, et le micro était bien réel, et mes mots seraient peut-être diffusés à la radio au journal du soir ; j’ai parlé du Collectif, des groupes, j’ai dit « viol », j’ai dit « courage », j’ai dit « colère ». Peut-être qu’un membre de ma famille allait allumer la radio le soir et les entendre ces mots. Oui, j’espérais que cela arrive.

Après la manifestation, je rentrai dans le métro et découvris en me voyant dans la vitre que mon manteau noir était constellé de flocons blancs : sans que je m’en rende compte la pluie avait réduit en miettes sur moi la pancarte en carton que je portais. Je n’ai pas nettoyé mon manteau devant les gens, je m’en moquais. J’étais heureuse car j’avais agi et j’étais à mon tour devenue une anonyme qui parle. Qui parle pour moi et pour celles qui n’ont pas encore parlé. Pour que celles qui n’ont pas encore parlé parlent enfin pour elles.

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